This is a reproduction of a library book that was digitized by Google as part of an ongoing effort to preserve the information in books and make it universally accessible.

Google books

https://books.google.com

This is a reproduction of a library book that was digitized by Google as part of an ongoing effort to preserve the information in books and make it universally accessible.

Google books

https://books.google.com

Hil]

LB A) “fT

bn

4 mew eit, or he tow 4 Abas aces 1

a oe on vw a eeu (A bibed

& 208

; . t J | , , ateeeee : : - : te : iw \, ; a4 :

2 on J et a t " : ; . ( : ie ' i

a g

aa AOR EPENLSRANVA LI

a ee

ON RR rr? Te pede ee SAINVUGIT as PSD O ~ > 2 eon h rot a NX 2 S yD SS a Q, _ LIBRARIES LIBRARIES LIBRARIES A= “J 3 A= We : : 5 5 Mo c try try _ LIBRARIES LIBRARIES SAIMVUAII SHIMVUIT fx) NOES fx) 3 SOR 2 = a5 a ay

a &

SaINVUAII

cAaDIUNATT

ANNUAL BULLETIN OF THE MODERN ‘HUMANITIES RESEARCH ASSOCIATION

Edited by “WILLIAM C. ATKINSON

No. 14 PRICE ONE SHILLING FEBRUARY, 1935

CONTENTS

HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE. BY PROFESSOR MARIO ROQUES

PRESIDENTIAL ADDRESS DELIVERED AT LONDON ON FRIDAY, JANUARY 4, 1935

NOTES AND NEWS

NEW MEMBERS

BOOKS RECEIVED

Particulars of the Association, its work and publications, will be found inside the front cover.

——— : Ty) face 7 a ee a eaAaT pee i? aes . . , , i ~ =, . = a i

ne J

MODERN HUMANITIES RESEARCH ASSOCIATION

SZAY en to graduates of all Universities, British and Foreign :

- r = .

MEMBERSHIP. Membership is op to other persons, at the discretion of the Committee ; and to approved institutions and

associations. The minimum annual subscription is 7s. 6d., and should be paid to the Hon. # Treasurer, Prof. C. M. Girdlestone, thirerie, * ollege, Newcastle-on-['yne. A single payment of £5 5s. entitles to life membership. The Association is federated to the Moder ats ; Language Associations of England and America, and any member may join the American

Association by paying the reduced subscription of $3.75 through its Hon. Treasurer.

CAPITAL FUND. Itis particularly desired to draw the attention of members to the Capital Fand, founded to enable the Association to carry into effect some of its most urgent schemes. The Committee appeals to all members who have not yet done so to make a special contribution, large or small, to this Fund. Sy Se THE MODERN LANGUAGE REVIEW, published for the Association in January, April, July, % and October, is supplied to members at an annual subscription, payable in advance through the Hon. Treasurer, of 15s. (#3-75) post free. To other persons and institutions the annual subscription is 25s. net post free, sin le numbers costing 7s. net; this subscription may be sent to any bookseller or to the Cambridge University Press, Fetter Lane, London, E.C.4. The Index to Vols. XI.-XX. (5s. net) is a valuable book of reference. i a BIBLIOGRAPHY OF ENGLISH LANGUAGE AND LITERATURE. The issue for 1933, 7s: Od. to non-members, can now be ordered through any bookseller, or from the Publishers, Bowes & Bowes, Cambridge. Members order through the Hon. Treasurer, M.H.R.A. (4s. 6d. |

post free). ae or. ' THE YEAR'S WORK IN MODERN LANGUAGE STUDIES. Vol. lL. (1929-30) >

Il. (1930-31); III. (1931-32); IV. (1932-33). See announcement on back cover. , Bet, OTHER INFORMATION. A prospectus of the M.H.R.A. and any other information required | = may be obtained from the Hon. Secretary, Prof. William C. Atkinson, The University, Glasgow. a a”

2 5 .

‘. ~ a. * »

=F ex Poe ea? M.HLR.A. is issued once yearly, and distributed free of charge to members of the Modern ~ Humanities Research Association, the price to others being Is. All communications respecting it should be addressed to the Hon. Secretary. 2 5 ae

Specialists for over a century

in the production of High-Class Books, Editions de Luxe: Illustrated, Antiquarian, and Oriental Publications ; Magazines, School and General Literature ; Foreign Languages and Music

Printing ; Colour Work in Half-Tone and Photo Offset.

BILLING & SONS LID.

Printers and Binders since 1822

LONDON PRINTING woORKS GUILDFORD, SURREY

Phone: GUILDFORD 21 Grams: BILLING, GUILDFORD ©

HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE

THE PRESIDENTIAL ADDRESS FOR 1934-1935 ‘By PROFESSOR Mario RoquEs

La seseniseaats s’est donnée votre Association n’impose pas a _ vos présidents des devoirs bien lourds, ni bien complexes. _ II serait naturel qu’elle ne leur accord4t en échange aucun droit et je ne sais pas vraiment dans quelle mesure je puis me croire autorisé a parler en votre nom, Mais Je serais aussi, je l’avoue, un peu surpris que vous ne vous associiez pas aux regrets que je désire tout d’abord exprimer pour la mort de M. Gustave Lanson.

Vous aviez appelé M. Lanson 4 la présidence de la Modern Humanities Research Association pour 191-1920, c’est-d-dire dés la seconde année de votre existence. Et vous avez encore en la mémoire les remarques qu’il vous avait proposées sur les activités possibles de votre groupement, dans son adresse présidentielle du 18 octobre 1919. L’aimable obligeance de votre secretaire, M. le Professeur’ Atkinson, m’a permis de prendre connaissance de ce texte, que j’ignorais il y a quelques jours encore. C’est au lendemain de la mort de Gustave Lanson que j’ai eu le triste réconfort d’y retrouver imprimées les formules qui traduisaient si exactement les tendances et les besoins derniers de son activité propre et qui correspondent si bien a l’esprit qui vous anime: Dans la recherche de la vérité, ’individu réduit a ses seules forces ne peut rien.” Et encore: L’histoire littéraire, comme toute histoire, se fait par un effort collectif.”’ Ou encore, et plus large- ment : ‘* La science et la pensée sont de tous les pays; la science a ses regles de probité intellectuelle dont la violation disqualifie.”

Je n’ai pas été directement I’éléve de Gustave Lanson. J’ai été d’assez bonne heure son jeune collégue < a l'Université de Paris, mais depuis longtemps j je connaissais son Histotre de la Littérature

NO. 14

2 HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE

francaise, et j’en avais subi influence, Vous ne sauriez imaginer, Messieurs, notre surprise lorsque, vers la fin de nos classes secon- daires, nous avons pris contact avec ce volume petit, épais, dense et profond, si différent de ces exposés sommaires, limpides, diaphanes 4 force de manquer de substance, qu’étaient jusqu’alors nos manuels de littérature frangaise. Jusque la, et quelle que fut la valeur permanente d’études d’histoire littéraire comme celles de Sainte- Beuve, par exemple, histoire des littératures nous apparaissait sous l’aspect d’une galerie d’ceuvres d’art plus ou moins bien groupées,

mais sans relations certaines entre elles et avec la vie. Dans le

livre de Lanson, nous voyions se dérouler sous nos yeux une histoire continue et multiple, ob les ceuvres les plus magnifiques, les plus représentatives, apparaissaient bien dans une lumiére plus vive que les autres, mais ot elles étaient aussi, depuis les premiers essais du frangais écrit jusqu’au mouvement symboliste, intimement rattachées a toute l’activité, 4 tout le développement de |’esprit francais, de l’esprit européen, de l’esprit humain. C’est Gustave Lanson qui a appris 4 nos dix-huit ans que l’histoire littéraire est de histoire humaine, ot tout est solidaire dans le temps et dans l’espace, et c’est bien 1a, n’est-ce pas, Messieurs, votre doctrine méme gu’il nous enseignait par avance, | .

Je ne suis pas moi-méme un historien de la littérature ; je suis un philologue, liseur, éditeur, commentateur de textes, peut-étre aussi un linguiste attaché 4 découvrir les ressorts et la vie de ces instruments, a la fois merveilleux et médiocres, grossiers et subtils, de la condition humaine, que sont les langages. Mais, peut-on concevoir une lecture, ou du moins un commentaire de texte, qui ne tienne pas largement compte des circonstances de temps et de milieu of ce texte est né, et qui n’y voie pas en retour un document capable d’éclairer pour nous ce milieu et ce temps? Et comment séparer, dans une étude quelque peu poussée, la forme langage du contenu pensée, qu’elle recouvre et qui la conditionne ? Philologie et linguistique, sciences humaines 4 coup sir, sont aussi sciences de l’humanité pensante, sciences des humanités,”’

Voila comment, philologue ou linguiste, particuli¢rement intéressé par cette branche orientale de la philologie romane qui s’attache a |’etude du peuple et de la langue de la Roumanie, j’ai

HUMANITES MODERNES ET. PHILOLOGIE 3

été conduit 4 étudier récemment 4 Oxford la Poésie roumaine contemporaine, Il me semble que mon étude s’est trouvée juste- ment dirigée dans le sens de vos propres préoccupations, car elle m’a amené 4 conclure que la poésie roumaine, aprés étre restée, au cours du XIX¢ siécle, en retard, du point de vue chronologique, sur le mouvement poétique de |’Europe tout entiére, était entrée compléetement depuis quelques années dans ce mouvement et en avait pris le rythme. Il y avait la, disais-je, “une preuve de la possibilité et peut-étre de la naissance d’un art européen, ow toutes les nations apporteraient leur part, en gardant, si. elles le veulent, leur originalité propre, et qui progresserait pour toutes au méme rythme, dans la compréhension mutuelle, la liberté et Pharmonie”.

Peut-étre est-ce 4 cette circonstance que je dois l’honneur d’avoir été appelé a vous présider cette année, peut-étre cela rend- il cet honneur moins surprenant, sinon plus mérité. Si je devais, Messieurs, vous dire tout le prix que j’y attache, comme travailleur et comme Frangais, je ne saurais sans doute le faire en observant la bri¢veté qui doit vous paraitre désirable; recevez-en donc seule- ment mes sincéres et profonds remerciements et laissez-moi tenter de m’acquitter, pour partie, de ma dette de gratitude de la facon qui peut. étre le plus acceptable pour les travailleurs hardis et généreux que vous étes, c’est-a~dire en proposant a votre activité de nouvelles taches toujours plus lourdes, des enquétes toujours plus difficiles dans des domaines sans cesse élargis.

Les linguistes du siécle dernier ont volontiers tenu le développement des langages pour le résultat d’actions ou de nécessités inconscientes, d’entrainements collectifs et anonymes dans des directions constamment inconnues. C’était un peuple qui faisait sa langue ou qui en subissait |’évolution, l’usure, le renouvellement, y mettant sans doute la. marque de son esprit, mais toujours de facon collective. Voici que, depuis quelques années, l’on tend 4 redonner aux individus ou aux groupes directeurs de l’art et de la pensée d’un peuple leur part dans le développe- ment du langage. Ici, c’est l’action de Cicéron qu’on met en Jumiére ; la, celle des théoriciens de la Renaissance, ou bien des grammairiens du XV IIe siécle, ou des philosophes du XVIIIe et des puristes, ou encore celle des “précieux.” En France, au

4 HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE

Moyen Age, on apergoit l’influence d’un Chrestien de Troyes, de nos jours celle d’un Victor Hugo, ou des Romantiques en général, ou des Naturalistes, etc.

Et cela n’aurait rien de nouveau s’il ne s’agissait que d’influ- ences sur le style des écrivains, sur une langue limitée, spéciale, qui ne serait pas la langue d’un peuple. En fait, l’on se rend compte de mieux en mieux que l’évolution d’une langue, de nos langues modernes du moins, est trés largement conditionnée par les modifications du style, de la phrase, de la forme de pensée des écrivains artistes. Est-ce l’extension de la lecture, du journal, de Pécole, qu’il faut mettre ici en cause, ou plus probablement n’en a-t-il pas toujours été ainsi? C’est une question que je ne saurais trancher, mais, pour nous en tenir aux faits modernes, je serais bien tenté de dire que le renouvellement d’un langue se fait souvent par en haut, méme quand il s’agit de la propagation de vulgarismes.

C’est, Messieurs, ce qu’il faudrait vérifier. Et cette vérifica- tion n’aura de. sens, de valeur, que si elle est faite pour plusieurs langages, 4 peu prés dans les mémes conditions et dans les mémes temps. Vous voyez immédiatement quel travail commun une association comme la vétre pourrait permettre, quelles relations d’enquétes elle pourrait instituer entre des chercheurs qui essaieraient de déterminer, presqu’au jour le jour, ce qui passe de effort stylistique dans le courant linguistique commun. Ne me demandez pas aujourd’hui comment cette organisation d’enquétes paralléles pourrait se faire; il nous suffira, je pense, qu’il vous paraisse possible de proposer aux réflexions de tous les membres de l'association le probléme que j’indique et le projet de travail collectif que j’imagine.

Il vous apparattra sans doute que je sors du domaine liitéraire en soumettant 4 votre examen une autre question, mais du moins vous ne pourrez pas m’accuser de sortir du domaine humain si je vous parle maintenant de “conscience linguistique”. Pour beaucoup de linguistes, le développement des langues a paru aussi automatique que collectif. Pour ma part, je pense et jenseigne depuis longtemps que la conscience a, dans le développement du langage, beaucoup plusde part. Une évolution linguistique est une somme de choix entre des possibles et ces

pe ae a ps Ee ee

_ Sa TEES, SE, cues, diese Snir enn . TEI, re EEE, aU | TREE .o AE eo,

HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE 5

choix peuvent obéir 4 des tendances obscures, mais ils peuvent étre eux-mémes plus ou moins exactement conscients, et je n’hésiterai pas 4 dire volontaires. Les études que j’ai poursuivies et publiées depuis 1912, avec Jules Gillieron, sur les parlers frangais, tels qu’ils apparaissent dans le vivant tableau de /’ Atlas lingutstique de la France, m’ont prouvé que les sujets parlants étaient sans cesse dominés par le désir non seulement de Vintelligibilité, mais du ‘mieux dire’; entendez-moi bien: mieux” ne veut pas dire: plus noblement, ou plus poétiquement, ou plus élégamment, etc., il veut dire: mieux pour l’effet que l'on veut produire. Il en résulte les aberrations les plus étranges, mais aussi souvent les plus faciles 4 constater. Dans un coin de campagne que je connais bien, des garde-chasse élévent de ces magnifique set insupportables oiseaux qu’on appelle des paons; vous savez que l’on écrit en frangais: “paon”, Un jour, l’un d’eux veut me parler de la femelle de cet animal ; il dit d’abord la panne”; il s’arréte, car “panne” c’est tout autre chose: partie d’un outil ou d’une charpente, ou graisse du porc, ou étoffe; cependant, femelle lui parait insuffisant, et il a assez d’école pour savoir l’orthographe du nom masculin, et, comme il voit en moi un savant, il me parle de la pa-onne ”’. |

Vous trouveriez de ces essais parfaitement conscients a tous les échelons sociaux chez nous, en passant par les journalistes qui s’essayent a employer des plus-que-parfaits du subjonctif parce que cela fait plus élégant, plus “cossu”’, si je puis dire, jusqu’aux académiciens qui se font une obligation bien inutile d’écrire: désirer de faire quelque chose, ou autres élégances de méme sorte.

Mais en est-il ainsi ailleurs? C’est la, Messieurs, que je voudrais faire appel 4 vous. Que penseriez-vous d’une étude, ou du moins d’une enquéte menée parallélement dans plusieurs pays, dans le vétre, si vous voulez, et dans le mien, et qui s’attacherait 4 découvrir ces volontés d’arrangement du langage et, ce qui est plus important, leur propagation dans le langage commun, et aussi, jusqu’a un certain point, le degré de conscience linguistique que cela implique, soit dans toute la nation, soit, plus particuliére- ment, dans tels ou tels groupes d’influence plus ou moins large.

Voulez-vous que nous allions plus profondément encore dans

6 HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE

"examen de cette conscience du parler, Le langage a souvent un rythme ; la poésie en a toujours un, mais quand il s’agit de définir ce rythme, dans telle ou telle langue, a telle ou telle époque, nous n’avons pas besoin, Messieurs, de nous dire les uns aux autres devant quelles difficultés, quelles incertitudes, quels aveuglements nous nous trouvons, J’ai parfois l’indiscrétion de demander 4 mes amis francais ou étrangers comment ils entendent musicalement tel ou tel vers francais bien connu pour sa beauté, sa mélodie, son harmonie, car on emploie tous ces mots, un peu au hasard quelque- fois ; mon indiscrétion est souvent mal récompensée. Si vous me demandiez de vous dire comment j’entends tels ou tels vers anglais qui me paraissent d’ailleurs fort beaux, je ne suis pas sir que Je n’aménerais pas sur vos lévres des sourires, dont j’aurais, croyez-le bien, le bon esprit de ne pas m’offusquer. Mais ne faisons pas l’expérience.

Seulement, ce n’est pas par cette abstention que nous nous tirerons de nos doutes, et alors ne voudriez-vous pas réver avec moi, comme je le fais depuis bien longtemps, d’une enquéte simultanée qui permettrait de se rendre compte dans divers pays des transformations qu’a subies la conscience du rythme poétique, et qui permettrait peut-étre de constater que ces transformations se correspondent d’un pays 4 |’autre, que intelligence d’une certaine musique du vers dans une langue a entrainé une intelligence et un gotit pareils dans une autre langue.

Est-il nécessaire que je précise? Essayons. ‘Tous nos Fran- ¢ais vous diront que l’alexandrin est constitué par une succession de douze syllabes, mais tout le monde sent bien que c’est la une notion tout 2 fait insuffisante, On a fini par constater que histoire de l’alexandrin comportait une modification profonde : le passage d’un rythme a4 deux temps 4 un rythme a quatre temps» ce qui est l’alexandrin classique, ou quelquefois a trois temps, ce qui en est une variété classique ou romantique. Je n’insiste pas sur les développements ultérieurs, J’ai fait pour d’autres langues, par exemple pour la poésie roumaine, des constatations complé- mentaires de celleci. Le vers roumain qui passe pour classique est considéré comme un vers 4 accents multiples, le plus souvent de deux en deux syllables, assez analogue par conséquent a des formes que vous connaissez bien. J’ai pu faire avouer a un certain

Gee SS NEE ey ee a

FC ee Ta eR ee ee ee ea ee

HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE 7

nombre de Roumains qu’ils écrivaient bien leurs vers ainsi, mais qu’a ce rythme terriblement monotone ils substituaient, dans leur audition personnelle, un rythme a accents: beaucoup plus varies et plus libres, analogue au rythme d’un vers frangais tel que: ‘Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cceur ot les accents se placent successivement au bout de deux, puis de quatre, puis de trois et encore de trois syllabes, déterminant ainsi un rythme 4 quatre temps, avec, entre les temps marqués, des nombres de syllabes variables, comme I’est en musique le nombre des notes dans chaque mesure,

Que s’est-il passé ailleurs, chez vous par exemple, Méessieurs ? Assistons-nous 2 quelque chose de semblable, et surtout assistons- nous 4 une prise de conscience semblable a celle qui s’est dessinée en France ou ailleurs? Et si je puis dire que c’est le rythme francais qui a fait maitre la conscience nouvelle du rythme roumain, pourrions-nous dire cela, ou Vinverse, en ce qui con- cernerait le vers italien ou le vers anglais? Ne croyez-vous pas, Messieurs, comme moi, qu’il y aurait 1a de belles enquétes paralléles a faire, pour vous et pour nous, et qui pousseraient loin nos con- naissances humaines, puisqu’elles atteindraient non plus seulement la pensée logique et sa forme parlée, mais la sensibilité profonde de l’étre humain et les modifications possibles de cette sensibilité sous des influences extérieures directrices.

Je ne sais si vous voudriez me suivre plus loin encore. Les grammairiens idéologues du XVIIIe ou du XIX¢e siécle ont fondé leurs systemes sur la croyance 4 l’unité originelle del’esprit humain. Qui sait si, loin d’étre un point de départ, cette unité plus ou moins réelle ne devrait pas apparaftre comme une résultante? Tenons-nous en a l’Europe et au seul probléme du vocabulaire, A des époques diverses, au Moyen Age avec le latin ou avec le succts de la littérature francaise, au XVIe siécle avec italien ou le latin des humanistes, plus tard avec le triomphe de telle ou telle littérature, de telle ou telle politique, de telle ou telle économie, nous voyons se répandre sur l’Europe, par les chemins parfois les plus détournés, les mémes vocables et les mémes tours, empruntés exactement ou calqués de fagon plus ou moinsservile. Ce ne sont pas la des faits nouveaux: le vocabulaire grec a pénétré le latin et,

8 HUMANITES MODERNES ET PHILOLOGIE

par lui, d’autres langues ; le vocabulaire chrétien a répandu partout les mémes hébralsmes, les mémes héilénismes, les mémes latinismes. Et ainsi, malgré les séparations et les heurts, les révolutions et les guerres, le vocabulaire des langues européennes comprend une masse importante d’éléments communs, identiques ou semblables. Ce serait un utile travail que d’établir l’inventaire de cette fraction de vocabulaire européen ”’.

Que se passe-t-il aujourd’hui ? Y a-t-il progres dans ce sens, ou tendance 4 la séparation, 4 Pisolement? Sil est vrai que les mots conditionnent souvent la pensée, vous comprendrez sans peine l’importance du probléme, importance européenne, importance humaine. Ne pourrions-nous pas rechercher en accord ce qui se passe chez les uns ou chez les autres, ce que les préoccupations communes, l’extension des services communs, l’identité des occupa- tions et des distractions que nous fournissent les découvertes et les inventions toutes pareilles ou pareillement répandues dans tous les pays, apportent et déposent chaque jour, dans chacune de nos langues, d'éléments de parole et de pensée identiques ou semblables. Il ne s’agit pas, vous l*entendez, d’établir seulement, comme cela se fait de temps 4 autre en tous pays, la liste des mots nouveaux ; il sagirait d’établir si ces mots nouveaux sont apparus aussi et peut- étre en méme temps dans divers langages et de mesurer par ]a,— s'il est possible de parler ici de mesure,—la marche de la pensée européenne vers des formes et des expressions communes, au moins pour ce qui peut étre d’ordre général et largement humain ; cela ne supposerait en rien Videntification, peut-étre peu soubaitable, des esprits, des caractéres et des sensibilités.

Je voudrais étre assuré, Masai, que je n’ai pas été trop indiscret dans mes suggestions, trop ambitieux dans mes réves, trop chimérique dans mes plans. Mon excuse serait, en tous cas, dans ma ferme croyance qu’il n’y a pas de hardiesse scientifique qui puisse surprendre vos esprits ou effrayer vos volontés,

NOTES AND NEWS 9

NOTES AND NEWS

CONSTITUTION OF THE MODERN HUMANITIES RESEARCH ASSOCIATION.

As revised by Committee and approved at a General Meeting held in London on ‘fanuary 4, 1935

1. The Association shall be called the Modern Humanities Research Association, Its general aim shall be the encouragement of advanced studies in Modern Languages and Literatures by co- operation, through correspondence, personal intercourse, the inter- change of information and counsel, and the publication of original research and works of reference.

2. Graduates of any University, whether in the British Isles or abroad, and persons of the standing of graduates shall be eligible for membership on application to the Hon. Secretary, subject to the. approval of the Committee. Other persons in sympathy with the aims of the Association may be admitted to membership at the discretion of the Committee. Libraries and Institutions with kindred. interests may be admitted as Institutional Members.

. The Committee may invite Associations of kindred aims to

federation with the Association, and may offer them representation on Committee. Members of federated bodies may, at the Com- mittee’s discretion, be admitted to membership of the ‘Association at.a reduced annual subscription. “4, From every member there shall be due to the Association, on the first day in October in every year, a subscription of not less than 7s. 6d. (except as under Rules 3 and 5) for the academic year ending on the thirtieth day of September following.

5. Members paying a sum of five guineas (life membership fee) shall be excused all further membership subscriptions. Institutions and other bodies admitted to. membership may be similarly excused in return for a perpetual membership fee of ten guineas.

6. The Balance Sheet and Income and Expenditure Account of the Association shall be published annually and printed in the January issue of the Modern Language Review. 7

_ 7. The officers of the Association shall be: a President, an

'Z0 NOTES AND NEWS

indefinite number of Vice-Presidents, a Chairman of Committee, an Honorary Secretary and an Honorary Treasurer. These officers shall be elected by the Committee. They shall (with the exceptions of Vice-Presidents) hold office for one year only, but may be re-elected,

8. The management of the Association shall be in the hands of the Committee. This shall consist of the officers other than Vice-Presidents, the Editor or Chief Editor of each of the Associa- tion’s publications, representatives of other Associations as under Rule 3, and five other members of the Association. Five members shall form a quorum. The Committee shall have power to add to its numbers and to appoint sub-committees. ~The Hon. Secre- tary, together with the Hon. Treasurer and the Chairman of Committee, shall be an ex-officio member of all such sub-com- mittees as may from time to time be appointed.

9. Proposals of membership of Committee shall be sent to the Hon, Secretary in time for the annual General Meeting. Proposals should be signed by two members of the Association and

carry a statement of the nominee’s willingness to serve.

10. The Hon. Secretary shall put members into touch with one another at his discretion, and shall be the medium for supply- ing to members information of a general character.

11, Any person who has acquired a specialized knowledge of some branch or branches of Modern Language studies and is willing to advise members thereon may at the discretion of the Committee be placed upon an advisory list.

12. A General Meeting of the Association shall be held in the first week of January every year, when the Presidential Address may be delivered. Others may be held at the discretion of the ee

. The Committee shall at its discretion appoint as Correspon- rare members desirous of forwarding the interests of the Associa- tion in the localities in which they live.

14. Every member shall receive on admission a copy of the Constitution of the Association.

‘The Editors of the Modern Language Review have pleasure in announcing a decision of the Committee to increase the size of this publication by sixty-four pages per volume, and to make provision both for illustrations, where called for, and for the longer type of article, whose publication has till now been a major

difficulty in the way of modern language research. They hope

See MS

NOTES AND NEWS 11

thus to be able to accept contributions up to a maximum of sixty _ pages in length. They are aware that work running to more than this number of pages and deserving of publication often can- not be printed for want of funds. Publications Funds exist under the control of some universities, insufficient to pay for an edition, but such as might meet the balance of cost if added to the maximum the Review can afford. The Editors, therefore, beg to intimate that they would be willing to consider printing work in English, Romance and Germanic studies of more than sixty pages if the additional cost be met by other funds. a

_- Twenty. offprints are given to each contributor to the Review ; additional copies can be obtained from the publisher at moderate cost. Such offprints would be, in effect, monographs, and would bear due acknowledgement of the financial assistance received.

12 NEW MEMBERS

NEW MEMBERS, JULY, 1934, to JANUARY, 1935

Babcock, R. W., College of the City of Detroit, Detroit, Mich., US.A

Beach, Professor J. W., University of Minnesota, Minneapolis, Minn., U.S.A. :

Bennett, E. K., Gonville and Caius College, Cambridge.

Blanchard, Professor H. H., Tufts College, Mass., U.S.A.

Bostock, J. K., 5, St. Margaret’s Road, Oxford.

Brandin, Professor L. A., 25, Lynmouth Road, East Finchley, London, N. 2.

Bruel, Miss A., Wellesley College, Wellesley, Mass,, U.S.A.

Burkhard, A., Harvard University, Cambridge, Mass,, U.S A.

Crosland, Mrs. J., 46, Sheldon Avenue, Highgate, London, N. 6.

Currier, F. M., Massachusetts Institute of Technology, Cam- bridge, Mass., U.S.A. |

Durham, University of (The Librarian).

DuVal, T. E., Temple University, Philadelphia, Pa., U.S.A.

Elder, Professor L. W., Henry M. Seymour Library, Galesburg, Ill., U.S.A.

Fishtine, Miss E., Simmons College, Boston, Mass., U.S.A.

Goldberg, M. H., Massachusetts State College, Amherst, Mass., U.S.A.

Hamilton, Miss G. H., The Retreat, Abbott’s Way, Southampton,

Hill, Miss D. W., Armstrong College, Newcastle-on-Tyne.

Huganir, Miss K., Wayne State ‘Teachers’ College, Wayne, Nebraska, U.S.A. |

Irving, W. H., Northwestern University, Evanston, Ill., U.S.A.

Jones, T., 21, Jesus Lane, Cambridge.

Liverpool, University of (Class Librarian),

Long, P. W., Washington Square College, New York University, New York, N.Y., U.S.A.

Loveland, Professor W. H., Boston University, Boston, Mass., U.S.A,

McGlinchee, Miss C., Hunter College of the City of New York, New York, N.Y., U.S.A.

|

NEW MEMBERS 13

Neill, J. K., St. Louis University, St. Louis, Mo., U.S.A.

Pascal, R., St, Andrew’ s, Chesterton Lane, Cambridge.

Pellizzi, Professor C. «5 40, Rivermead Court, Hurlingham, London, S.W. 6.

Phillips, W. J., University of Pennsylvania, Philadelphia, Pa., U.S.A.

Raven, A. A., Dartmouth College, Hanover, N.H., U.S.A.

Reid, T. B. W. 114, Burton Road, Withington, Manchester,

Schoberth, F, W., University College, Cardiff.

Stone, Miss L. W. , King’s College, Strand, London, W.C, 2.

Tucker, Miss S. I., The University, Bristol. |

Valente, J., Brooklyn College, College of the City of New York, Brooklyn, N.Y., U.S.A.

Vincent, Professor E. R., The University, Cambridge. _

Watson, Miss S. R., Western Reserve University, Cleveland,

. Qhio, U.S.A.

Weber, Professor C. J., Colby College, Waterville, Me., U.S.A.

White, Professor N. I., Duke University, Durham, N. C., U.S.A.

Wilson, E. M. , Trinity College, Cambridge.

Woodruff, Professor B. L. » Johnson C, Smith University, Char- lotte, N.C., U.S.A

Wright, Miss J. »» 167, Cold Bath Road, Harrogate, Yorkshire.

CHANGE OF ADDRESS

Ashton, H., Gonville and Caius College, Cambridge.

Clark, J. M., 13, Kelvinside Terrace, Glasgow.

Cottier, H. 165, Stockton Street; Princeton, N.Y., U.S.A.

Edwards, O. H University College, Gower Street, London, W.C. 1.

Jespersen, Professor O., Lundehave, Helsingor, Denmark.

Legouis, Professor P. , Madgeoly, Ecully (Rhéne), France.

Martin, Professor L. C., 8, Kirby Park, West Kirby, Cheshire.

Pope, Professor M. K., "32, Wilbraham Road, Fallowfield, Man- chester 14.

Smith, Mrs. Waring, Ninfield Road, Bexhill-on-Sea, Sussex.

Stein, H., 1813, F Street, N.W. , Washington, D.C., U.S.A.

Warne, F. J., 18, Henleaze Park Drive, Westbury-o n-T rym, Bristol 9.

Wilson, F. P., 18, Monkbridge Road, Headingley, Leeds 6.

14 PUBLICATIONS RECEIVED

PUBLICATIONS RECEIVED

The receipt of the following publications is acknowledged with thanks :

P.M.L.A., vol, xlix., nos, 3 and 4, 1934.

A Tentative Bibliography 0 y of the Belles-Lettres of Panama. By H. G. Doyle. Harvard and Oxford University Presses, 1934.

A Tentative rartar, asf y of Paraguayan Literature. By M. I. Raphael ri Vad M. Ford, Harvard and Oxford Uni- vers Whee Se? I

Hf, A English Literary Histor y. Vol. i, no. 2, “ell Be 1934. Baltimore : Tudor and Stuart Club.

Studies in English Literature. Vol. xiv., no. 4, October, 1934. English Lit. Society of Japan, Tokyo: Imperial University.

The Librarian, St. John Baptist College, Oxford, is anxious to hear from anyone having for disposal a copy of the Modern Language Review, vol. xvii., no. 3.

PRINTED 1N GREAT BRITAIN BY SILLING AND SONS LTD., GUILDFORD AND ESHER

Digitized by Google

Pa ~

it Stel : - oT] i!

2 hie

I : \ * ee ot ve

Pe 4+ |W | Partof Trinity Cllege

LACKWELL’S have a Special Department, built up

by the care and experience of many years, devoted to the service of Modern Language Students. They have many testimonies to the promptness and efficiency of their service, and to the advantage Students derive from being able to obtain all their wants—Books and Periodicals, English and Foreign—from a single source.

@ Being in direct communication with all Continental publishers, they are in a position to execute promptly orders for Foreign books in all branches of literature.

QI, Lists of recent English, French and German publica- tions, as well as our General Catalogues of books on Modern Literature and Philology, will be sent periodically on application.

€{, Foreign Books can be supplied in permanent bindings at moderate cost. .

I, Special attention is given to the search for books which are out of print and scarce—free of charge. A correspondent writes :

“The collector is under obligation to B. H. Blackwell of Oxford

for a genial and resourceful co-operation that has captured many an elusive book and pamphlet.”

BLACKWELL’S The Bookshop for the Student and Scholar

BROAD STREET, OXFORD

Tee ae ao ‘5

( rl 4 i | . i) Ace =

4 =

[Sst =

¢ saaeee =

my

BOWES BOOKSHO P

om

————— - a SETS

ay if

University Booksellers i i. fe

SFE et CF

—— >

v

Books on Modern Literature, ‘English Bs, and Foreign, New and Second-hand is Be: a

vW

- We eck ST a _ a"s = J SS CS te ae

eee EEE

2) Q p= = Q o pe) 3 Qu O a < © ‘co yy rt pte =) et. fool .o) Hoke ee oe ae

a) AM

A ical Special attention paid to the ee eRe zy: of Research Workers in all subjects

ay

= Bs as

4 Bre.

hoy ~ . ~SATe Hons ss" Ps STS ac REN TENT OE i ee

Ee TR Se Tr Pr a ee re mee ere em y

v

Catalogues and lists free on n meget

vv

TRINITY ST - CAMBRIDGE :- ENGLAND el

Eee ee eee eee

EE —Ee

Ae . es v+

OXFORD UNIVERSITY PRESS 4 THE YEAR’S WORK IN MODERN LANGUAGE nn | 3 BY A NUMBER OF SCHOLARS iain

Edited for the Modern Humanities Research Association by pe WILLIAM J. ENTWISTLE ",

Professor of Spanish Studies in the University of Oxford

Vol. V (1933-34), 7/6 net. (To members of the M.H.R.A., 4/6 through the Hon. Treasuret:)

The object of this Year Book is to complete the information provided by a qi the Year’s Work in English Studies and in Classical Studies by summarising - 6 the results and tendencies of research in Medieval Latin, Romance i (French, Provencal, Italian, Spanish, Portuguese, Catalan, Rumanian), “= Germanic (German, Dutch), Celtic (Gaelic, Welsh, Irish), and See Dee). Studies. ae}

An indispensable volume for every advanced student of modern adie | ee) JOURNAL OF eae: ees The specialist will welcome it as a clear, full account of the efforts being made

in fields cognate with his own ; others will find it a valuable g vide in the approach A to modern studies.” OXFORD ae DS

Digitized by Google

~ 6 Wi

PURDUE

PURDUE

SHTUVUEIT

SHINVUAIT

RA SaIYVUIT

PURDUE

LIBRARIES

LIBRARIES

a aD _ Q Qa a rz fe ee = = = . pe SATAVUAIT ae

Sec,

LIBRARIES: . -74 fF

4 “wy Aw

4,

LIBRARIES

eal fx) D 2 S = zs e

SaIyVuaIT

PURDUE

Lf)

SaIaVuUaI I

|

cs in

y

i

|

!

|

LIBRARIES

LIBRARIES

Reseee J | LIBRARIES

FNdANd

PURDUE

a a) =f : RRC S 2 e 5 | LIBRARIES LIBRARIES (~

qFNdUNd qFNdYNd

Bete LIBRARIES